DEKALAGE

ACTIONS CULTURELLES ASSOCIÉES AU BD CONCERT « LA FORÊT MILLÉNAIRE »

La Forêt chantée, la forêt sonore, la forêt dessinée sont trois ateliers possibles d’actions culturelles et de  sensibilisation du spectacle en amont ou en aval de la représentation en direction d’élèves de CE2 à 5ème (de 1 à 5 h par classe).

LA FORÊT DESSINÉE
Travail autour du dessin et de l’écriture avec consignes sur l’élaboration du storyboard
1 séance de 2 h dans l’établissement (salle de musique). Grâce aux consignes transmises lors de la rencontre préparatoire, les enseignants pourront accompagner les élèves dans la création d’une planche de bande-dessinée (dessin et écriture). A partir de cette planche, les musiciens échangeront avec les élèves sur les orientations musicales qui viendront illustrer leurs productions graphiques. En fin d’atelier, les musiciens livreront leur interprétation musicale de l’histoire des élèves sous la forme d’un BD-concert improvisé. (3 intervenants)

LA FORÊT SONORE
Captation de sons de la nature par les élèves, travail MAO
La 1ère séance est facultative si les enseignants captent eux mêmes les sons de la nature, prévoir une notice dans ce cas là.
1ère séance de 2h dans la nature pour capter des sons (2 intervenants)
2ème séance de 2 h dans l’établissement (salle informatique avec logiciel Audacity) pour travailler sur Audacity (2 intervenants)
3ème séance de 1h ou 2h dans l’établissement (salle de musique), restitution avec le montage sonore d’une séquence imposée extraite de la BD La forêt millénaire sur 1h. Si 2h : à partir de cette écoute attentive, les élèves ficèleront les détails de la partition musicale en initiant un dialogue artistique avec les musiciens. Ce travail à table et en live permettra en fin de parcours d’écouter la version finale de leur bande sonore. (3 intervenants)

LA FORÊT CHANTÉE
Pratique chantée avec transmission des paroles, dans cet atelier, les musiciens proposent aux classes de créer la chanson de générique
La 1ère séance est facultative si les enseignants écrivent en autonomie le texte de la chanson avec les enfants, prévoir une notice dans ce cas là.
1ère séance de 2h dans l’établissement (salle de classe) pour débuter la création du texte (2 intervenants)
2ème séance de 2h dans l’établissement (salle de classe ou de musique, idéalement où ils peuvent chanter debout), les enfants ont terminé l’écriture du texte il s’agit sur cette séance de coller à la musique de Wataru (2 intervenants)
3ème séance de 1h ou 2h dans l’établissement (salle de musique), après un échauffement, il s’agit de répéter le morceau en live avec les musiciens pour finalement l’enregistrer. (3 intervenants)

LA GENÈSE DU PROJET « LA FORÊT MILLÉNAIRE »

Quand nous découvrons La Forêt Millénaire de Jirō Taniguchi, l’évidence s’impose : ce sera notre première création commune ! Amis depuis vingt-cinq ans, nous avons souvent joué ensemble, toujours à deux, mais jamais tous les trois. Pourtant, nous ne nous sommes jamais perdus de vue. On savait que, le jour où l’occasion se présenterait, ce serait simple et fluide. Nous partageons une même sensibilité musicale – un équilibre entre électro et pop – et une façon commune de faire avancer nos projets artistiques.
Alors, nous nous lançons et cherchons une bande dessinée qui parle au jeune public tout en laissant de l’espace à la musique. Stéphanie Aumont, responsable BD de la médiathèque de Saint-Jean-de-Boiseau (tant de ressources si près de chez nous !) nous met sur la piste de La Forêt Millénaire. Elle a tout de suite compris notre intention : un récit immersif, peu de texte dans les bulles pour ne pas briser le rythme du spectacle, une histoire en lien avec la nature. Plusieurs titres sont envisagés, mais celui-ci nous met tout de suite d’accord.
Wataru, jeune citadin contraint de quitter Tokyo pour la campagne, découvre un monde inconnu, à la fois fascinant et déroutant. Au fil de son voyage, il se confronte à la nature, à ses mystères, à la puissance du temps qui passe. L’univers de Taniguchi, avec ses silences, son trait épuré, et cette manière de faire exister la forêt comme un personnage à part entière, nous captive. Ce récit résonne avec notre envie d’une musique immersive, capable de traduire l’invisible et de plonger le spectateur dans cette aventure sensorielle. Pour cela, nous allons puiser dans le réel : un matin, nous prenons la route et plongeons au cœur de la forêt du Gâvre. Il faut attendre que la pluie cesse, cachés dans les sous-bois, avant de pouvoir capter ces bruits fragiles qui font l’âme du lieu : le bruissement des feuilles, le craquement des branches, le chant diffus des oiseaux. Ces sons bruts se mêlent ensuite à nos compositions, donnant une texture vivante et organique à notre musique, comme si la forêt elle-même venait chuchoter à l’oreille du spectateur.
Restait à donner vie aux images. Notre producteur nous met en contact avec Éloi et Yannick,
deux vidéastes issus du cinéma. Dès notre première rencontre, tout fait sens. Ils comprennent notre envie : ne pas juste projeter les cases de la BD sur un écran, mais leur donner du mouvement, du souffle. On veut que l’image vibre avec la musique, qu’elle accompagne les émotions sans figer le regard.
Et puis, il nous fallait un nom. On voulait quelque chose de spontané, de ludique, qui parle
aux enfants et aux ados. Puisqu’on travaille sur une BD, pourquoi ne pas choisir une
onomatopée ? Waï Waï nous plaît à la fois comme un clin d’œil au langage manga et parce
qu’il exprime le son des enfants qui jouent.
Sur scène, tout prend vie. Erwan, au violoncelle, fait vibrer chaque émotion de Wataru, traduisant ses doutes comme ses émerveillements. Yannis, à la guitare et aux claviers, tisse des textures sonores qui nous plongent au cœur de la forêt, tantôt apaisante, tantôt mystérieuse. La basse de Laurent sculpte le relief du récit, donnant à chaque instant une profondeur organique. Le montage dynamique, inspiré du cinéma, accentue l’immersion : les plans s’enchaînent, les lumières évoluent, et la forêt respire avec nous.
Quand nous jouons, Il y a cette confiance, cette complicité, ce plaisir d’être ensemble. Nous
ressentons les vibrations de la salle, les réactions parfois surprenantes du public. Avec les
enfants, c’est souvent immédiat : des murmures d’étonnement, des yeux écarquillés, des
souffles retenus. On perçoit quand ils se laissent happer par l’histoire, quand la musique les
emporte. Et c’est ça qui nous donne envie de continuer, de faire vivre encore ce spectacle.
Nous savons déjà que ce n’est qu’un début…